Sommaire
Se transformer et devenir une entreprise libérée, plus agile, repose sur deux concepts distincts.
Le premier concerne les collaborateurs de l’organisation. Leur laisser la place de prendre des initiatives et des décisions sans directives.
Le deuxième repose sur l’entreprise elle-même. La libération d’une organisation passe par une modification de sa structure hiérarchique, le modèle pyramidal va laisser place à un modèle plus horizontal avec de petites équipes autodirigées.
Voici 15 règles d’or observées dans les entreprises agiles et libérées.
Inutile de toutes les appliquer à la lettre, elles sont écrites pour s’inspirer et comprendre les mécanismes de libération des organisations.
Le principe d’assainissement
Qu’est-ce que le principe d’assainissement ?
Rien de plus simple.
Le principe consiste à rendre plus saines les relations dans l’organisation et améliorer l’ambiance de travail.
Comment s’y prendre ?
En gérant les perturbateurs et tout ce qui est indésirable à commencer par les relations de domination et les marqueurs de pouvoir.
Mais aussi en accompagnant tous ceux qui le veulent dans un travail de développement personnel pour amener de l’authenticité dans la relation.
Le principe de responsabilisation
La gestion des compétences implique d’encourager la prise d’initiatives et la responsabilité de l’individu pour que les collaborateurs avancent tous en autonomie.
Néanmoins, il ne s’agit pas de tout encadrer.
Mais comment responsabiliser les collaborateurs ?
Tout d’abord, créez un climat de confiance permettant le développement du leadership de chaque collaborateur.
Ensuite, faites-en sorte que vos équipes projet se composent seules, sur la base du volontariat, ce n’est donc pas à vous de les choisir
Enfin, un conseil : laissez-les faire en clarifiant la demande.
Le principe de subsidiarité
Les collaborateurs peuvent aussi agir par eux-mêmes sans forcément concerter les autres. C’est le principe de subsidiarité.
Il consiste à positionner le pouvoir de décision le plus près possible de l’action. On part du principe que le collaborateur a le pouvoir de décider de tout ce qui relève de ses missions directes à l’exception de ce qui revient au niveau supérieur, le collectif.
Comment s’y prendre ?
Tout simplement, en proposant une lettre de mission par exemple portant sur une mission à remplir.
L’objectif est de donner un pouvoir d’agir sans contrôle en temps réel, sans abus.
Le principe de cadrage
Créer un cadre à votre libération consiste tout d’abord à clarifier les attentes de toutes les parties prenantes de l’entreprise et ce cadre, dès le démarrage de votre projet, est incarné par ce qu’on appelle un projet vision.
Il sert à clarifier une sorte de rêve collectif, une co-construction de chacun de vos collaborateurs sur la destination idéale à atteindre par l’entreprise et qui donnera un sens à l’action individuelle et collective.
Cependant, ce principe de cadrage nécessite de mettre en place des règles.
Du cadrage dans une entreprise libérée ?
Liberté ne veut pas dire anarchie.
Dans une entreprise libérée, on ne fait pas tout ce que l’on veut.
Il existe des règles qu’elles, soient internes à l’entreprise ou imposées par la réglementation de vos métiers et chacun doit les connaître et les respecter.
Même si l’on cherche à se libérer au maximum de toutes les petites règles qui se sont accumulées, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles sont toutes à supprimer.
Elles permettent, entre autres, d’établir un sens, mais aussi de définir les règles en matière de liberté d’entreprendre pour atteindre les objectifs de l’entreprise.
En associant la totalité de vos collaborateurs, avec des décisions collégiales, vous pourrez améliorer la pertinence de vos décisions collectives sur différents thèmes par exemple les horaires de travail, le projet d’entreprise et même les niveaux de salaire.
Pour atteindre cet objectif, encore faut-il savoir démultiplier les bonnes initiatives.
Le principe de démultiplication
Dans une volonté de transformation, il est indispensable que la direction générale de l’organisation soutienne et protège la démarche de libération, mais aussi qu’elle repère des leaders qui ont envie d’expérimenter de nouveaux modes de travail, les “early adopters”.
C’est ce que l’on appelle le principe de démultiplication.
Ces “early adopters” sont une véritable courroie d’innovation, ils peuvent jouer un rôle moteur dans le lancement et expérimenter des initiatives à leur niveau.
En tant que “promoteurs” du changement, ils croient au changement et communiquent sur sa pertinence.
Un leader peut aussi bien être un collaborateur à qui on libère du temps pour entreprendre des choses nouvelles, qu’un dirigeant qui veut s’essayer à un nouveau mode de management.
Le principe de management par les moyens
Dans une entreprise libérée, ce n’est plus nécessairement les managers qui fixent les objectifs à atteindre.
Laissez vos collaborateurs établir leurs propres objectifs à partir de la vision partagée quand vous l’aurez construite
Manger par les moyens plutôt que par les résultats offre un management plus harmonieux, fondé sur l’optimisation permanente du fonctionnement de l’entreprise.
Avec cette optique, la mission principale du manager n’est plus de commander et de contrôler, mais de gérer des moyens et donc de devenir une personne ressource.
Il doit tout faire pour que ces équipes atteignent leur objectif en mettant en place des moments d’échanges ou encore de résoudre des conflits.
Bref, faire en sorte que tout le monde soit heureux au travail.
Le principe d’inspiration
L’entreprise libérée n’est pas un modèle standard, ni une recette magique à appliquer. Il faut se nourrir et s’inspirer d’idées nouvelles pour se frayer son propre chemin vers la libération.
Comment s’inspirer ?
Pour inspirer vos collaborateurs, plusieurs dispositifs existent :
- Élaborez des voyages apprenants dans des entreprises ou learning expedition pour regarder ce que les autres font ;
- Mettez en place une médiathèque inspirante avec différents textes et vidéos qui vous guideront dans votre démarche ;
- Organisez des conférences et débats où interviendront des experts et des professionnels ayant vécu un changement de leur culture d’entreprise, mais aussi des cafés-débats pour réfléchir ensemble ;
- Inspirez-vous aussi en interne des idées de tous vos collaborateurs qui ont sûrement de nombreuses suggestions à vous transmettre sur différents sujets.
C’est ce que l’on appelle, le principe de liberté d’expression.
Le principe de liberté d’expression
La liberté d’expression dans une entreprise repose sur deux aspects :
- Comment chaque personne dans votre organisation voit son travail et ses objectifs : par exemple, lancer ponctuellement un projet vision pour projeter un rêve et clarifier vos actions en y associant la totalité de vos collaborateurs ;
- Libérez des initiatives au quotidien : cela implique de libérer le travail « empêché » c’est-à-dire ce que les uns et les autres aimeraient faire, mais qu’ils ne font pas.
Que faut-il entreprendre pour renforcer l’autonomie réelle des collaborateurs ?
Vous devez réviser le management par objectifs : avancés par petits pas “on sait où l’on va, mais on ne sait pas par où l’on va passer”, ou encore faciliter des groupes de projets ouverts sans objectif de sortie prédéfini.
Ne serait-ce pas plus facile de dire comment on voit les choses que de cultiver des initiatives non ?
Disons plutôt que cela peut prendre plus de temps, d’où le principe de maturation que l’entreprise libérée doit intégrer.
Le principe de maturation
L’intelligence collective implique d’associer toute l’entreprise à votre démarche.
Principe clé de libération qui consiste à parier sur le développement de relations plus authentiques.
Mais le feeling, ça ne se décrète pas ?
En acceptant la part affective et émotive des relations humaines, vous pourrez construire des relations de travail plus naturelles et sincères.
Cela implique aussi de de-hiérarchiser les relations de travail, car pour avoir de bons rapports entre pairs, il faut instaurer de l’égalité.
C’est à ce moment précis que la transformation du rôle des managers est fondamentale. En passant d’une logique de contrôle et de commandement (“command and control”) vers un rôle de soutien basé sur la confiance (“trust and support”).
Le principe d’apprentissage
L’émergence d’une réelle intelligence collective ne peut pas se faire du jour au lendemain.
En effet, il faut un apprentissage, ce principe va de pair avec l’intelligence de groupe.
Cependant, l’apprentissage doit suivre aussi le rythme de l’entreprise.
Aujourd’hui, les entreprises libérées savent développer leurs compétences avec des outils de management des connaissances comme des pratiques de co-développement qui favorisent le partage d’expériences.
Ces nouvelles formes d’apprentissage au travail sont de puissants leviers allant bien au-delà des traditionnelles actions de formation qui doivent d’ailleurs aussi s’ouvrir aux collaborateurs et non pas uniquement aux managers.
Le principe de capitalisation des initiatives
L’intérêt de l’apprentissage est même un préalable à l’autonomie des collaborateurs.
On pourrait même dire que c’est une condition au principe de capitalisation des initiatives.
Toutefois, éduquer ses collaborateurs à la prise d’initiatives est un long processus.
Il est nécessaire d’accompagner les plus novices dans leur montée en compétences, après quoi, de nombreuses initiatives pourront émerger.
Il ne restera qu’ensuite à organiser cette capitalisation des idées, des dispositifs et des initiatives réussies sans pour autant tomber dans le piège de vouloir les dupliquer strictement.
C’est par ce processus d’initiatives que le chemin de la libération saura mettre votre organisation en effervescence.
Le principe de sérendipité
« Rechercher quelque chose, trouver autre chose et réaliser que ce que vous avez trouvé convient mieux à vos besoins que ce pensiez rechercher. »
Lawrence Block.
Ce principe consiste à trouver inopinément quelque chose d’intéressant alors que l’on cherchait autre chose au départ.
La tarte tatin, le velcro, le micro-ondes et le post-it sont nés grâce à la sérendipité.
En poussant la créativité, l’entreprise devient alors un terrain propice à la découverte involontaire.
Comment créer les conditions de sérendipité dans l’entreprise ?
Elle peut émerger à travers un concours de circonstances, mais cela implique surtout et avant tout de travailler sur les pratiques managériales.
Inspirez vos collaborateurs en diffusant un esprit de partage optimiste qui mise sur l’aléatoire et encourage le droit à l’erreur ainsi que le test and learn.
Laissez-les porter des projets mettant à l’honneur la transversalité qui mélangent des communautés et des personnes de profils différents.
Le principe est de s’ouvrir à des acteurs d’horizons divers pour créer un climat d’inter-disciplinarités propice à l’innovation.
Ce climat est favorisé par un bon partage de l’information.
Le principe de partage de l’information
Ce principe consiste à lâcher prise sur le pouvoir de détenir des informations en donnant à chaque niveau toute l’information dont il a besoin pour réussir en toute autonomie.
La décision est ainsi déconcentrée et accélérée.
Véritable pilier de la démocratie dans l’entreprise, de la participation et de la prise d’initiative
des collaborateurs.
Le principe d’aménagement des conditions de travail
Des espaces de travail de plus en plus ouverts favorisant les interactions, comme le flex-office par exemple, peuvent faciliter ces partages d’informations.
L’entreprise libérée c’est aussi réfléchir à la complémentarité des espaces de travail dans et en dehors de l’entreprise pour améliorer la qualité de vie de vos collaborateurs et leur efficacité au travail.
C’est en aménageant des bureaux conjuguant diverses zones de travail favorisant la concentration, mais aussi des zones de détente.
Donnez le choix à vos collaborateurs, à eux de choisir leurs heures et leur lieu de travail, leur matériel et même leurs projets.
À Lire : Comment mettre en place les horaires flexibles dans son entreprise ?
En dehors de l’entreprise, permettez le télétravail, à domicile ou en tiers-lieux, dans le but de développer l’innovation, la prise d’initiative, l’autonomie, la performance, etc.
Une entreprise libérée doit mettre un point d’honneur à la qualité de vie au travail pour tous.
Être heureux dans son job, c’est de pouvoir choisir ses temps de pause et travailler à son rythme.
Devenir une entreprise libérée passe par un changement de culture, une transformation incrémentale.
Il ne sert à rien de tout changer d’un coup, il est préférable de modifier son organisation avec de l’expérimentation et des petits pas.
Mettre en place de plus en plus d’autonomie et de responsabilisation tout en réduisant le contrôle.
En résumé, implication, responsabilisation, transparence, plaisir, volontariat, quête de sens, travail collaboratif, autonomie, auto-contrôle, confiance… Voici les points clés pour se transformer en entreprise plus libérée et agile.
Vous souhaitez partir à la découverte d’autres organisations inspirantes, travailler sur votre vision partagée et les valeurs de votre entreprise ou encore faciliter les interactions au sein de vos espaces de travail… N’hésitez pas à nous contacter via le formulaire ci-dessous !