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Toutes les entreprises libérées ont des points communs, les identifier nous permettra peut-être de comprendre ce qui peut dysfonctionner dans les organisations plus « classiques ». A priori, peu importe le secteur d’activité, dans lesquels les entreprises libérées évoluent, elles ont toutes des points communs : au moins 5 !
Tout d’abord, il serait judicieux de reprendre la définition de l’entreprise libérée. Selon Isaac Getz et Brian Carney dans leur ouvrage : Quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises, le concept de la libéralisation de l’entreprise n’a rien à voir avec le monde des Bisounours… L’entreprise libérée repose tout simplement sur le fait que les salariés sont mieux placés pour savoir ce qu’il faut modifier en interne afin de rendre l’entreprise plus productive. Il suffit tout simplement de leur demander leur avis et de les rendre plus autonomes dans leur travail au quotidien, ce que l’on appelle chez FlexJob la responsabilisation du collaborateur.
1. Associer le bien-être des collaborateurs à la performance de l’entreprise
Absentéisme, démotivation, stress, maladies professionnelles… l’INRS via une étude publiée en janvier 2010, mettant en évidence un montant : 3 milliards d’euros, c’est le coût du stress au travail en France. Un chiffre qui est aujourd’hui en croissance permanente et le ministère du Travail l’a déclaré comme « problème de santé publique ».
L’entreprise libérée prône l’idée que les collaborateurs d’une structure doivent être plus autonomes pour se sentir plus engagés et rendre leur organisation beaucoup plus performante. Le bien-être au travail n’est pas une donnée « bien-pensante » ni un effet de mode, c’est un des principaux facteurs de pérennité de l’entreprise. On a qu’à observer l’arrivée des nouveaux métiers liés à ce phénomène comme les responsables QVT (qualité de vie au travail) ou encore les Chief Happiness Officier (CHO).
2.Avoir des valeurs partagées
Afficher de belles valeurs collectives dans une charte ou une convention sans jamais les pratiquer au quotidien = bullshit ! C’est en observant les comportements que l’on peut se rendre compte que parfois il existe un certain décalage entre les préceptes affichés par l’entreprise et ceux pratiqués en réalité, ce qui peut porter préjudice à la cohésion d’un collectif au travail. L’entreprise libérée prône le partage de valeurs communes qui vont conditionner l’existence d’une équipe soudée, bienveillante et à l’écoute.
3.Stop aux contrôles !
Chaque manager passe la moitié de temps professionnel à faire des tâches liées au contrôle et au reporting, qui, on ne va pas se mentir, sont accessoires et servent plus ou moins à rassurer le directeur de l’entreprise. Ces boucles de contrôle représentent un coût énorme pour l’entreprise avec un coût économique d’une part, parce que le temps passé à vérifier ce que font les autres collaborateurs, le manager ne fait RIEN. Le contrôle représente aussi un coût psychologique : se sentant contrôler, le collaborateur va se désinvestir de sa mission ce qui aura un impact direct sur la qualité de son travail. Les collaborateurs ont besoin de reconnaissance pour être plus efficaces.
4.Permettre aux employés d’être plus autonomes
Aïe, un sujet qui fâche… L’autonomie des collaborateurs pose beaucoup de questions et suggère pas mal d’a priori… Par définition, l’Humain est loyal et compétent, alors pourquoi profiterait-il du système ? La véritable autonomie se base sur trois composantes bien distinctes :
- L’auto direction : chaque équipe, service, acteur est légitime pour mener son projet à terme tant qu’il respecte la vision du dirigeant.
- L’auto-organisation : le rôle du dirigeant est de communiquer sur son intention et sa vision, le collaborateur est donc responsable de sa façon de faire, sans qu’un manager lui impose un procédé .
- L’auto-contrôle : c’est le concept même de l’autonomie. Elle n’est réelle seulement si c’est le collaborateur qui contrôle son travail et non un manager ou le dirigeant de l’entreprise.
Les processus de décisions verticaux de l’ère taylorienne ont fait le succès des entreprises d’hier, mais aujourd’hui les collaborateurs sont à la recherche de sens, d’épanouissement, d’autonomie et de reconnaissance dans leur travail au quotidien. Bien plus qu’un fauteuil confortable, un grand bureau, un baby-foot, le bien-être au travail n’est pas seulement une qualité de vie matérielle, c’est aussi un sentiment de responsabilisation face à ses actes.
5. Renverser la pyramide managériale
Dans une entreprise libérée, le management doit être au service du terrain. Vineet Nayar, dans son entreprise HCL Technologies, l’a très bien compris : le manager est au service des collaborateurs qui eux sont au service des clients. Dans une entreprise dite « traditionnelle » ce sont les salariés qui sont dédiés aux supérieurs hiérarchiques, ils ne peuvent pas décider sans l’accord de leur supérieur d’embaucher, de revoir le projet, de modifier l’organisation…
Dans une véritable entreprise libérée, le chef prend le rôle d’un leader, son rôle n’est plus de faire exécuter, mais d’aider à la réflexion, car il peut percevoir des choses que les collaborateurs, à leur niveau, n’auraient certainement pas vues.
Le manager n’est plus un transmetteur d’ordres et de décisions, mais un pourvoyeur de sens.
Entreprise libérée = fin du management ?
FAUX ! « Avec l’entreprise libérée, mon statut n’est plus du tout le même », confirme Sylvain Pineau, (ancien) manager chez Poult. « Avant, je faisais beaucoup de reporting, de communication verticale avec les équipes et d’entretiens individuels très normés avec mes collaborateurs ». Maintenant, les 400 collaborateurs de l’entreprise agroalimentaire sont autonomes et responsabilisés sans avoir à subir les contrôles d’un chef. Le rôle de Vincent Pineau a complètement changé, depuis que son entreprise s’est libéralisée, il a conservé son poste et tout le monde s’y retrouve « Comme l’équipe prend beaucoup de décisions sans passer par moi, j’ai également du temps pour autre chose. »
Vous l’aurez compris, entreprise libérée veut aussi dire entreprise responsabilisée, rien à avoir avec une vision utopiste, de vouloir rompre toute organisation et tout mécanisme interne. De ce fait, le rôle de manager n’est pas prêt de disparaître, il ne faut plus qu’ils se focalisent sur la restriction d’initiative et la responsabilité stratégique, mais sur l’ensemble des employés, avec lesquels, il doit établir de nouveaux liens de confiance. Le chaos est toujours une force créatrice, il faut seulement s’en saisir et ne pas avoir peur de l’affronter. Libérer l’entreprise ce n’est pas supprimer tous les cadres institutionnels, mais passer d’un modèle autoritaire vertical à un modèle participatif horizontal.
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