Peut-on aimer travailler ?

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“Je suis absolument convaincu qu’on peut aimer travailler, on peut vraiment prendre plaisir à répondre à un objectif commun avec une équipe ou seul.”

Damien Leprêtre, Facilitateur FlexJob

Peut-on aimer travailler ?

Comment fait-on pour aimer son travail ?

Comment les entreprises peuvent-elles créer les conditions pour qu’un maximum de gens aime travailler chez eux ? Est-ce important finalement ?

De vastes questions.

C’est lors d’une interview menée par Delphine Zanelli pour le podcast L’Entreprise de Demain que Damien Leprêtre, facilitateur – formateur chez FlexJob a répondu en donnant sa définition de ce que veut dire aimer travailler.

Dans ce podcast, pas de réponse binaire, mais un échange éclairant, des pistes de réflexion et d’action à mener pour permettre à vos équipes de se plaire à 100 % dans leur travail.

Les conditions pour aimer son travail

“On peut aimer travailler à un moment et pas à un autre, donc la question est plutôt comment crée-t-on les conditions pour aimer le plus longtemps possible un job.”

Damien Leprêtre, Facilitateur FlexJob

Quand on parle d’aimer travailler, on parle d’Humain, donc il y a autant de réponses finalement à cette question qu’il y a d’êtres humains.

Comme il n’y a pas de réponse unique à cette question, l’entreprise ou le manager ne peuvent pas apporter une réponse à chacun des salariés.

“On ne peut pas dire que tout le monde aime son travail. Je crois que c’est même impossible, par contre, ce qu’on peut faire c’est de créer les conditions pour que chaque être humain, chaque salarié, chaque collaborateur puisse lui construire son job de rêve, puisse construire le quotidien qui le fait kiffer”.

Cela nécessite de donner les moyens aux salariés de construire leur boulot et de le faire évoluer au fur et à mesure de leurs envies.

Finalement, la réponse n’appartient pas totalement aux managers ou aux dirigeants, mais c’est à eux d’offrir le cadre qui permet aux collaborateurs de trouver la réponse.

“L’enjeu est d’offrir un cadre suffisamment large pour que les salariés puissent avoir la liberté, le champ suffisamment ouvert pour créer la réponse qui sera adaptée à leurs besoins et leurs envies, à condition bien sûr que ce soit aussi aligné avec les besoins de l’entreprise. C’est là alors qu’ils peuvent construire leur travail de rêve.”

Aimer son job, c’est quoi ?

Aimer son travail ne veut pas dire tout aimer dans son job. Parmi les tâches et les situations qui composent un métier, certaines ne nous plairont moins, voire pas du tout. Il y a aussi des moments difficiles, avec une notion d’effort qui permet de se dépasser et de progresser.

Aimer travailler, c’est aimer y penser, en parler et ne pas voir le temps passer quand on est plongé dans ses tâches. Ce n’est pas combler tous nos désirs. Le travail, c’est une partie de notre vie, une pièce d’un puzzle qui permet de compléter les autres et ainsi de se sentir, au moins pendant un moment, épanoui.

Aimer travailler : un enjeu incontournable aujourd’hui ?

Se construire un job de rêve est finalement un enjeu éternel, de nos jours, il est quasiment obligatoire, pourquoi ?

Il y a un certain nombre de choses qui ont tendance à s’accentuer.

“Pour les générations précédentes, c’était déjà important d’aimer travailler, mais ce ne l’était pas tout autant dans la mesure où il y avait des enjeux de construire une carrière, de s’épanouir d’un point de vue sociétal à travers l’acquisition d’une maison ou des choses comme ça par exemple.”

Aujourd’hui, il y a un rapport à l’autorité différent, la tension du monde du travail, cette instantanéité avec les nouvelles technologies, la question du climat… Il y a énormément de bouleversements qui font qu’actuellement les personnes accordent beaucoup plus d’importance à cette question d’aimer travailler.

Les générations se succèdent et ne se ressemblent pas. On peut observer des tendances dans leurs leviers de motivation au travail (forcément réductrices.) Les générations précédentes recherchaient avant tout la stabilité de l’emploi, faisant carrière à l’intérieur d’une ou deux entreprises. Leurs aspirations concernaient souvent principalement leur niveau de vie :

  • Adapter leur vie personnelle à leur vie professionnelle était la norme.
  • Aimer son travail était déjà important. Maintenant, on tolère de moins en moins si ce n’est pas le cas.

Pour l’entreprise, le monde dans lequel on évolue est extrêmement complexe et cela nécessite de se poser beaucoup de questions sur son mode de fonctionnement pour trouver des réponses face aux incertitudes.

“Aimer travailler c’est s’engager, aimer travailler c’est être créatif, c’est aussi serrer les dents dans les périodes plus difficiles, c’est s’entraider… Quand on permet aux personnes de créer leur métier, ils vont du coup être beaucoup plus motivés, mais ils vont aussi répondre aux enjeux de l’entreprise.”

👉 À lire : Faut-il forcément être heureux au travail ?

Là où l’on cherchait à structurer des métiers à long terme, aujourd’hui l’enjeu c’est au contraire d’être flexible, d’être adaptable à cet environnement qui évolue tout le temps.

“Je crois que non seulement c’est une réponse à une dimension sociale, comment fait-on en sorte que les personnes se sentent bien où elles sont, et c’est aussi surtout pour certaines personnes un enjeu économique, un enjeu de performance.”

“Pour moi, aimer travailler, ce n’est pas forcément se lever tous les matins avec le sourire, avec la patate et faire quelque chose qui nous plaît à 100 %. Je crois que c’est complètement illusoire. Il y a toujours dans l’ensemble des tâches que l’on va mener dans un métier, une partie qui va être peut-être moins épanouissante et pourtant il faut le faire. J’aime mon métier quand je ne vois pas le temps passer, quand je sens que ça me permet de grandir, d’apprendre des choses, quand j’ai envie de m’investir. Le travail est une des pièces du puzzle de la vie, ce n’est pas l’objectif qui répond à tous nos besoins, il y a plein d’autres choses dans la vie que le travail heureusement. Le travail doit répondre à une partie de nos besoins : de grandir, d’apprendre, de se confronter, il y a aussi cette notion en effet d’efforts, de se dépasser. Pour moi, c’est ça aimer son travail.”

3 actions à mener pour permettre à vos équipes d’aimer travailler

Concrètement, que peut faire l’entreprise pour permettre à ses collaborateurs de pouvoir s’y épanouir ?

Pour permettre aux entreprises de favoriser les conditions qui vont permettre à chaque salarié de créer son job de rêve : ouvrir le périmètre de chacun pour donner à chaque salarié la possibilité, en répondant aux enjeux de l’entreprise, d’aménager son poste en fonction de ses besoins, de ses compétences ou de ses appétences.

Il y a trois dimensions importantes :

  1. La chaîne de valeur humaine : “comment est-ce que je fais pour que les salariés puissent accomplir des missions qui ont la plus grande continuité dans ce que fait l’entreprise. Comment peut-on réussir à ouvrir la plus grande compréhension et implication dans la chaîne de valeur de l’entreprise.”
  2. Les objectifs : “on a des objectifs qui sont souvent des objectifs de résultat, très ciblés, très précis. L’enjeu pour moi ici, c’est de redonner justement du champ d’action, de laisser le salarié libre de la manière dont il va atteindre ces résultats. Et c’est ça qui va redonner du sens au travail, ça redonne la possibilité de tester des choses, d’être créatif, de collaborer avec ses collègues et je crois que c’est aussi ça qui nous nourrit au quotidien, qui fait qu’on aime notre travail.”
  3. La question de la responsabilisation : “l’idée va être de donner des moyens, une enveloppe budgétaire, du temps, du soutien ainsi qu’une question qui est parfois mésestimée qui est celle de l’information, donner les informations nécessaires pour prendre les décisions éclairées qui permettront d’atteindre mes objectifs.”

Bonus : 2 exemples concrets pour redonner du sens à son travail 

Chez FlexJob, lorsque nous accompagnons nos clients sur ces sujets, notre objectif est de porter des démarches participatives. L’idée est de donner un certain nombre de clés à la direction, aux managers et aux salariés pour commencer à se mettre sur ce chemin de la construction d’autres cadres de fonctionnement qui laissent plus de marge aux collaborateurs.  

Il y a plusieurs étapes qui prennent du temps :

Démarches participatives : d’autres façons de faire

“Une étape que je trouve extrêmement structurante qui va être le moment où l’on va construire d’autres façons de faire. On va déjà cibler des sujets qui sont prioritaires pour les salariés avec des phases d’inspiration parce qu’il peut parfois être compliqué d’avoir des idées de comment fonctionner différemment du jour au lendemain quand ça fait parfois des années qu’on fonctionne d’une certaine manière. Ce qu’on recommande, c’est de prendre 2-3 sujets concrets qui vont avoir beaucoup d’impact, qui vont les aider à aimer leur boulot tout en répondant aux enjeux de l’entreprise.”

Déroulé d'un projet participatif conduit au sein d'EDF.

Les résultats ?

Ils ont cherché de façon participative à changer leurs façons de faire :

“Ils ont réussi à construire un système d’auto organisation où les salariés choisissaient les sujets sur lesquels ils allaient travailler le jour J.”

“Ils ont créé un système de bourse aux congés et aux horaires, ce qui ne leur permettait pas de tout changer à la dernière minute, mais de pouvoir quand même aménager l’emploi du temps en fonction de leurs envies”.

“Ils ont construit des modalités de transversalité, notamment à travers le flex-office décidé par les salariés pour pouvoir circuler et côtoyer d’autres salariés.”

Au-delà de ce qui a été mis en œuvre, l’enjeu le plus important est d’apprendre à discuter ensemble, d’apprendre à se mettre d’accord, d’apprendre à remettre en question des fonctionnements établis pour se mettre en mouvement, d’ouvrir le champ des possibles.

Exemple d’une démarche participative portée par FlexJob  

Learning Expedition : s’inspirer des autres

Deuxième exemple, dans le cadre d’une Learning Expedition. L’objectif est d’emmener une entreprise à la découverte d’une autre entreprise pour s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, d’apprendre des autres, de découvrir d’autres pratiques et de se mettre en mouvement. 

“Ils ont mené aussi des démarches participatives avec les salariés pour réfléchir sur comment ils pouvaient s’organiser différemment. Ils en sont arrivés à supprimer la présence des managers la moitié du temps. Les managers ne faisaient plus les 2-8, mais arrivaient à 9 h et partir à 18 h, les salariés étaient donc en autogestion toute la partie matinale de 4 h à 9 h du matin et la partie en soirée de 18 h à 21 h.”

“Ils ont construit tout un système de référents dans les équipes qui étaient des référents temporaires qui pouvaient changer régulièrement avec aussi différentes casquettes pour accueillir les personnes qui arrivaient sur les lignes et les nouveaux collaborateurs.”

“Ils ont aussi créé des nouveaux rôles qui appartenaient historiquement aux managers. De nouveaux rôles donnés aux salariés volontaires pour élargir aussi du coup leur mission, leur responsabilité et alimenter leur travail.”

“Cela a vraiment augmenté cette chaîne de valeur des salariés. Il y a énormément de possibles qui s’ouvrent et l’on est bluffé par la créativité de chacun à faire des choses innovantes. Comme quoi tout le monde peut être créatif, quel que soit son job.”

Damien Leprêtre, Facilitateur FlexJob

Si vous souhaitez écouter l’intégralité de la conversation sur le sujet : “peut-on aimer travailler”, c’est juste en dessous ! 👇

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