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Absentéisme : un coût non négligeable
En fin d’année 2018, différentes études ont relevé une augmentation de l’absentéisme dans les entreprises françaises. C’est notamment le cas du baromètre Ayming-AG2R La Mondiale qui met en exergue ces chiffres clés :
- 4,72%. Le taux moyen d’absentéisme dans les entreprises ;
- Soit 17,2 jours d’absence par salarié en moyenne en 2017 ;
- 4059€ coût moyen de l’absentéisme par an et par salarié.
En rapportant ces chiffres au territoire Français, le think-thank Institut Sapiens estime le coût de l’absentéisme à plus de 100 milliards d’euros par an ! Ce qui représente environ 4,7% du PIB national. En plus, il faut avoir à l’esprit que ce coût est un coût « caché ». Caché, car non comptabilisé ni dans les comptes de résultat ni dans les budgets. En bout de course, cela représente un montant colossal supporté par l’État et les entreprises qui manque à la croissance nationale.
Les principaux facteurs d’absentéisme
Bien entendu, toutes les absences ne sont pas évitables. En France, différentes estimations pointent le taux incompressible d’absentéisme aux environs de 1/3 du total. Ce sont par exemple les absences dues à des épidémies de grippe, à des congés parentaux … Il est difficile pour les entreprises de prendre des mesures pour réduire ces causes exogènes d’absentéisme. Cependant, il est toujours possible d’anticiper pour réguler au mieux les conséquences de ces absences sur les organisations.
« En entreprise, il n’y a pas de problème technique, que des problèmes humains »
L’autre grande catégorie d’absences regroupe les absences pour raisons psychologiques (ex : Burn-Out, Bore-Out …) ou physiques (les troubles muscosquelettiques). Le rapport de l’institut Sapiens relève que ces absences comptent pour 2/3 du total des arrêts. Cette typologie d’absence est majoritairement causée par des facteurs relevant des conditions de travail, du management, de l’organisation du travail. L’absentéisme est ainsi la conséquence d’une conception du travail d’un autre âge dans de nombreuses organisations : on reste sur le modèle Tayloriste avec le triptyque Décision (en « haut ») – Exécution (en « bas ») – Reporting (du « bas » vers le « haut »). Ce modèle d’organisation du travail amène à une hausse constante de la perte de sens et du manque de considération pour les collaborateurs dans les entreprises françaises.
Le management est-il coupable ?
Les salariés sont de plus en plus nombreux à se sentir désengagés dans les entreprises. L’institut Gallup fait remonter un taux d’engagement des salariés de moins de 10% en France ! Dans les faits, le désengagement c’est des collaborateurs qui « sous-travaillent » : c’est-à-dire que l’on assiste à une multiplication des prétextes pour ne pas travailler et finalement on ne « produit » vraiment que sur ¼ de son temps de travail total (Laurent Cappelletti – Institut Sapiens).
D’après l’institut Sapiens, la clé pour lutter contre l’absentéisme et réengager les collaborateurs dans les organisations passe principalement par une correction des défaillances managériales via le management de proximité. Souvent, les collaborateurs ne sentent pas reconnus à leur juste valeur, ils font face à des process bureaucratiques lourds, il n’y pas de dialogue entre les collaborateurs et leurs managers (des règles sont imposées sans être expliquées), les politiques de rémunération sont dépassées, la formation intégrée n’est pas suffisante …
La mise en place d’actions pour améliorer la QVT et réduire l’absentéisme
Depuis quelques années, les entreprises ont davantage conscience de l’importance de la mise en place d’actions en faveur de la qualité de vie au travail. Notamment pour répondre à ce désengagement croissant, plusieurs pistes simples peuvent être creusées pour améliorer les conditions de travail et ainsi lutter contre l’absentéisme.
Pour en finir avec les absences liées à un désengagement des collaborateurs, il faut faire en sorte de réengager ces Hommes au service de leur entreprise. Cela passe notamment par une autonomie et une responsabilisation croissante des collaborateurs. Le chemin de l’entreprise peut par exemple être co-construit par les collaborateurs ! Il est aussi nécessaire d’écouter les collaborateurs, de faire preuve de reconnaissance pour impliquer les équipes de manière dynamique. Dans la même veine, pour réduire l’absentéisme, il faut s’assurer que les collaborateurs perçoivent la finalité des tâches qu’ils réalisent : savoir pourquoi l’on travaille est une clé de l’engagement.
via pactes-conseil.com
Ensuite, il faut avoir conscience qu’humainement il est difficile de s’engager et de s’épanouir lorsque l’on a peu ou pas de perspectives d’évolutions. Cela concerne bien entendu la rémunération accordée mais aussi l’ensemble des possibilités de développement personnel et professionnel. Autrement dit, il est capital d’être en capacité d’offrir à ses collaborateurs des perspectives d’évolutions via des formations, des évolutions de poste … La stagnation est un facteur de désengagement très important. Travailler ces aspects est un moyen de s’attaquer indirectement à l’absentéisme.
Aussi, on l’a vu, le coût caché de l’absentéisme représente une moyenne de 4059€/an/salarié (3521€ en moyenne dans le privé). L’étude réalisée par Institut Sapiens souligne le fait que les entreprises ont la possibilité de réinvestir une partie de ce montant (entre 1 200€ et 1900€ par salarié) sans mettre leur structure en danger. En parallèle, les recherches menées par l’ISEOR (Institut de Socioéconomie des Entreprises et des Organisations) mettent en avant le fait que des investissements en faveur de l’amélioration de la qualité du management / du fonctionnement global de la structure permettent une réduction des coûts cachés de l’ordre de 35% à 55% en 6 mois à 2 ans !
Les employeurs doivent aussi s’assurer que les conditions de travail dans lesquelles ils font évoluer leurs collaborateurs sont satisfaisantes, au niveau managérial comme nous l’avons déjà souligné, mais aussi d’un point de vue matériel. Autrement dit, est-ce que les espaces / le matériel mis à disposition des collaborateurs leur permettent de travailler dans de bonnes conditions ? Est-ce qu’il y a eu une consultation sur le choix des logiciels, l’agencement des espaces de travail ? (Entre autres !). Ces facteurs peuvent avoir une incidence négative sur l’engagement au travail et par rebond augmenter l’absentéisme.
Sceptique ? L’étude reprend l’exemple (anonyme) du département technique d’une grande entreprise dans le secteur des transports en commun. Dans cette entreprise, le taux d’absentéisme était de l’ordre de 17%, soit un coût de 960.000€/an (environ 100 salariés). Avec un investissement de 184 000€, le taux d’absentéisme a diminué de 40% en un an ! Qu’attendez-vous ?
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Sources :
Institut Sapiens
Ayming – AG2R La Mondiale