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La Communication Non Violente suggère que nous formulions nos demandes dans un langage qui décrit clairement les actions que nous aimerions voir mener pour que notre vie en soit enrichie. Cela exige, entre autres, que nous exprimions ce que nous voulons plutôt que ce que nous ne voulons pas.
Marshall Rosenberg
La communication non violente ou (CNV) est une méthode de communication, fondée sur la bienveillance et l’empathie.
Elle est très utile en entreprise pour communiquer avec son équipe, gérer des conflits ou encore éviter les non-dits.
En tant que manager, dirigeant ou même collaborateur, l’utilisation de la communication non-violente en entreprise peut faire de véritables miracles.
Empathie, harmonie, sincérité, respect, authenticité… Voici les valeurs de la communication non-violente.
Explications.
Petite histoire de la CNV
En prônant la « ahiṃsā », ce qui signifie en hindi : « communiquer avec l’autre sans lui nuire ». Également traduite par la « communication non-violente », Gandhi a réussi à instaurer une forme de révolution pacifiste pour lui permettre de guider son pays, l’Inde, vers l’indépendance en 1947.
Par la suite, la CNV a été développée aux États-Unis dans les années 1960 par le Dr Marshall Rosenberg, et s’est fortement inspirée des travaux de Carl Rogers (1902-1987), dont il était l’élève.
Sur les traces de Gandhi, ce locuteur de la non-violence a eu l’occasion de tester l’efficacité de ses méthodes dans diverses communautés américaines (écoles, institutions publiques) en prise dans les conflits raciaux et socio-économiques de ce temps.
Son succès l’amène alors à créer le Center for Nonviolent Communication à Sherman au Texas.
En France, la CNV a vu le jour dans les années 90 grâce aux conférences de l’ancien avocat, Thomas d’Ansembourg, auteur du livre « Cessez d’être gentil, soyez vrai ».
Depuis, cet outil de communication verbale pour la résolution de conflits a eu un impact majeur du fait de son application en médiation.
La communication non violente pour améliorer les relations au travail
Ô combien bien communiquer est un art compliqué à maîtriser.
Sur le papier, communiquer s’avère très simple : on échange avec quelqu’un de façon agréable et bienveillante. Mais dans la réalité de nos vies, ce n’est pas toujours le cas, surtout dans le monde professionnel.
Incivilités, violences ou encore harcèlements verbaux, toutes ces difficultés risquent d’apparaître dans le milieu du travail.
👉 À lire : “Le burn out est difficile à percevoir par la personne épuisée professionnellement.”
Ces difficultés peuvent se multiplier surtout lorsque l’on considère que le travail en équipe et la collaboration sont devenus la norme dans de nombreux secteurs professionnels.
Comment assurer le travail collaboratif tout en protégeant le bien-être psychologique des collaborateurs ?
Sans être une recette miraculeuse, la communication bienveillante s’avère être un outil favorisant la communication et le travail en groupe.
Mais alors, pourquoi n’est-il pas forcément toujours très facile de communiquer ?
De nombreuses raisons peuvent entrer en jeu, mais nous pouvons distinguer deux grands obstacles.
L’obstacle de la peur
Premier obstacle qui peut entraver une bonne communication : la peur.
Autrement dit, on ne communique pas très bien quand on a peur et que l’on veut se protéger.
De quoi pouvons-nous avoir peur ?
Nous pouvons par exemple avoir peur de soi.
Si vous dites ce que vous pensez, vous allez peut-être tout à coup vous mettre en colère ou même pleurer. Vous ne pourrez pas contrôler vos émotions et vous allez paraître non professionnel ou même fragile.
On peut avoir peur aussi de blesser l’autre ou de le mettre en colère et donc de générer un conflit.
On peut également avoir peur d’être mal compris.
On peut avoir peur d’être jugé.
On peut avoir peur de ne plus être aimé.
Il y a donc toute une famille de peur qui fait que l’on adopte ce qu’on appelle une position basse. On s’empêche et on s’interdit d’exprimer nos émotions.
L’obstacle de la colère
Une deuxième famille d’émotions qui est un handicap à la communication : la colère.
On peut aussi mal communiquer parce que quelque chose nous énerve et on l’exprime de façon maladroite et souvent un petit peu violente et blessante.
La question que l’on peut se poser alors est pourquoi est-ce que les gens nous mettent en colère quand ils agissent de certaines façons ?
Le plus souvent, c’est parce que leur façon de faire ou de dire ne correspond pas à nos valeurs ou à nos représentations.
Nous avons chacun une façon de voir le monde, des croyances, une vision des choses, des valeurs qui nous sont propres.
Face à ce sentiment de colère, nous pouvons avoir des jugements de valeur, un côté moralisateur et être un petit peu accusateur. (« cela ne se fait pas, tu es mal à droit, tu manques de respect », etc.).
Nous pouvons également formuler des demandes sous la forme d’une menace ou d’une exigence. À la limite d’un ordre. (« tu as intérêt à faire ça ou si tu ne fais pas ça, attention », etc.).
Avec cette menace qui plane, cette façon de communiquer nous met dans ce que l’on appelle une position haute.
C’est le fait que l’on pense que l’on a raison et que l’autre a tort.
La pratique de la communication non-violente permet aux personnes qui ont du mal à exprimer leurs émotions ou au contraire aux personnes qui n’arrivent pas à les maîtriser de rester dans un échange constructif.
Permettant aussi de découvrir que, lors de tensions ou de conflits, les solutions émergent à partir de la sincérité de l’intention et de la qualité du dialogue.
Quels sont les fondements de la CNV ?
Certaines émotions ne sont pas très agréables à vivre, notamment la peur et la colère.
Elles sont l’expression d’un besoin non satisfait.
Si je me mets par exemple en colère ou si j’ai peur, c’est qu’il y a à l’intérieur de moi quelque chose qui est un besoin, qui est fragilisé et qui a l’impression qu’il ne va pas être satisfait.
La communication non violente pose ce fondamental au cœur de ses pratiques.
La cnv se définit par le fait qu’il faut pouvoir poser des besoins pour pouvoir communiquer de façon sereine, empathique, bienveillante et surtout égalitaire avec une relation gagnant-gagnant.
Avec cette façon de communiquer, il n’y a pas quelqu’un qui a raison et quelqu’un qui a tort. Il y a deux personnes dialoguant de façon respectueuse dans une logique de trouver une issue à une situation qui peut poser problème.
Enfin, la communication non violente demande à chaque interlocuteur de se responsabiliser.
Chacun de nous doit réaliser qu’il est responsable de ses propres sentiments, actions et besoins. Cet engagement envers la responsabilité doit se refléter dans notre façon de communiquer.
À qui s’adresse la communication non violente ?
En fait, à tout le monde.
Je m’explique.
La CNV est une façon de communiquer très vertueuse, mais elle est encore plus précieuse pour :
- Les personnes qui ont du mal à exprimer leur émotion : celles qui se renferment sur elles-mêmes par peur ou colère ;
- Les personnes qui au contraire sont envahies par leurs émotions : celles qui n’arrivent pas à maîtriser leurs émotions ;
- Les personnes qui sont face à des personnes qui ont du mal à exprimer leurs émotions ou qui débordent d’émotions.
La CNV peut convenir à toute personne qui souhaite communiquer de manière plus authentique et efficace dans ses relations personnelles, familiales ou professionnelles.
Les personnes facilement submergées par leurs propres émotions (culpabilité, colère, jugement) peuvent en retirer des bénéfices immédiats.
Certains dirigeants et managers peuvent y recourir pour faciliter les relations au sein de leur entreprise, ou bien prévenir des conflits.
L’utilisation de la communication non violente n’est pas innée, elle demande une bonne dose de détermination et de l’entraînement régulier pour ne pas retomber dans les vieux modèles de communication…
Communication non violente (CNV) : Les 4 grands piliers
Vous êtes plutôt girafe ou chacal ?
Se familiariser avec la CNV, c’est l’art de passer d’une communication « chacal » à une communication « girafe ».
Il s’agit des deux animaux symboliques de la Communication Non-Violente :
- La girafe qui observe sans juger et exprime ses sentiments sans en rendre l’autre responsable. C’est le langage du cœur – la girafe est le mammifère terrestre qui a le plus gros cœur. Derrière chaque jugement se cache un besoin. Le langage de la girafe est à l’écoute des besoins, c’est pourquoi il apaise le conflit.
- Le chacal, c’est l’animal qui ne connaît pas ses besoins et qui parfois hurle pour communiquer. Il tient un langage fait de critiques et d’interprétations qui créent ou amplifient le conflit.
La communication non violente repose sur 4 principes d’action, c’est le process : OSBD
- OBSERVER LES FAITS : J’Observe, sans juger, les faits qui me gênent. Cela vous fait passer de “Tu évites nos réunions de projet.” à “La deadline de notre projet est dans 1 mois. On avait fixé les dates des réunions de travail tous les deux. J’étais seul pour les 2 dernières réunions de projets.”
- IDENTIFIER SON SENTIMENT : J’identifie le Sentiment qui résulte de ces faits. Cela vous fait passer de “Je sens que tu veux que je gère le projet tout seul, mais on s’est engagé tous les deux dessus !” à “Je suis sous pression et frustré de ne pas avancer.”
- EXPRIMER SON BESOIN : J’exprime le ou les Besoins qui sont à l’origine de ce sentiment. Cela vous fait passer de “J’ai besoin que tu fasses ta part.” à “Je suis sous pression, car j’ai besoin d’avoir confiance dans les engagements pris par chacun.”
- FAIRE UN PAS ET FORMULER SA DEMANDE : Je formule une Demande concrète et précise qui reflète mon besoin. Cela vous fait passer de “Fais un effort pour moi et ré-implique-toi dans le projet.” à “Je te propose de fixer de nouvelles dates et de définir ensemble notre fonctionnement pour la suite du projet.”
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Cela demande de la pratique, mais c’est un bon moyen de développer des relations fondées sur l’empathie, la compassion, le respect de soi et des autres.
En conclusion, la communication non violente repose sur des principes de sincérité, de bienveillance et de responsabilité qui guident nos comportements, facilitent nos interactions, limitent les risques de conflits et favorisent ainsi la santé mentale au travail.