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Intrapreneuriat : origines et définitions
Afin de comprendre et d’assimiler cette notion, il est nécessaire de remonter à ses origines. Nous vous l’avons écrit plus haut, le concept d’intrapreneuriat fait son apparition dès les années 70 aux États-Unis.
C’est au sein de l’entreprise 3M que ce concept naît, en 1974. Le terme “intrapreneur” est ensuite proposé pour la première fois dans un article publié par Grifford et Elizabeth Pinchot en 1978. C’est à ce moment que les dirigeants d’entreprises s’intéressent à cette nouvelle idée, qui leur semble transposable au sein même de leur organisation.
En 1986, Steve Jobs affirme dans une interview pour Newsweek que l’équipe Macintosh découle d’une initiative intrapreneuriale.
À partir de ce moment, tout s’accélère : en 1992, le mot “intrapreneur” fait son apparition dans l’American Heritage Dictionary.
Quatre ans plus tard, Ken Kutaragi est surnommé le père de la PlayStation suite au lancement de son projet intrapreneurial. Le magazine Forbes assurera en 2014 que les intrapreneurs sont désormais les employés les plus prisés au monde. Rien que ça !
Le 17 février 2016, la Business Families Foundation lance une “Initiative Intrapreneuriale” ayant pour objectif d’encourager l’intrapreneuriat au sein des entreprises familiales. Vous l’aurez compris, ce concept a su prendre de l’importance au fil des années.
Mais au final, l’intrapreneuriat, qu’est-ce-que cela signifie ?
Voici sa définition : un intrapreneur est un “collaborateur qui crée un projet innovant au sein même de l’entreprise où il travaille. C’est une sorte de chef de projet amélioré. La différence est qu’il doit prendre en considération des éléments dont il n’avait pas à se soucier auparavant, comme gérer un budget”, explique au magazine Challenges, Farid Lahlou, co-fondateur de “Des Bras en Plus”, une start-up ayant développé une solution de déménagement à bas prix.
En d’autres termes, un intrapreneur devra obligatoirement augmenter son panel de compétences afin de réussir dans l’élaboration de son projet.
Intrapreneuriat : pourquoi faire ?
Étant déjà employé dans l’entreprise, le collaborateur qui souhaite se lancer dans l’intrapreneuriat possède de nombreuses qualités pour se lancer dans un projet. Il sait :
- Détecter des opportunités et travailler avec des fournisseurs ou prestataires déjà en lien avec l’entreprise,
- Activer des réseaux en interne et en externe afin de trouver les ressources nécessaires pour mener à bien son projet,
- Prendre des raccourcis, et faire grandir son projet plus rapidement,
- S’engager à long terme avec l’objectif de développer au maximum les ressources nécessaires.
Globalement, tous les collaborateurs peuvent du jour au lendemain devenir un intrapreneur. Mais attention, ce nouveau statut demande l’acquisition de nombreuses compétences.
En effet, il faut développer son sens du relationnel afin de se lier aux bonnes personnes, celles qui feront avancer votre projet. Être intrapreneur, signifie aussi bien s’entourer. Ne pas hésiter à faire appel à des experts qui pourront répondre à toutes les questions que vous aurez en tête. En aucun cas, il faut partir tête baissée, l’échec ne sera pas loin. Deuxièmement, il faut avoir une réelle capacité à se motiver ! Ici, vous aurez à la fois l’obligation de réaliser les tâches que vous demande votre entreprise, pour le bien de sa productivité.
À cela s’ajoute, votre propre projet, qui demandera énormément d’énergie. Mais si vous vous en sentez capable, pourquoi ne pas tenter ?
L’intrapreneuriat : et l’entreprise alors ?
Maintenant que nous nous sommes intéressés à la partie “collaborateur”, il est intéressant d’étudier celle de l’entreprise. Qu’est-ce-qui motiverait une société d’accepter qu’un de ses collaborateurs se lance dans cette aventure ?
Vous allez voir, l’intrapreneuriat présente de nombreux avantages !
Premièrement, un employé qui se positionnerait également comme un intrapreneur donnera une très belle image autour de lui. Ses collaborateurs observeront que l’entreprise dans laquelle ils évoluent permet à chacun de pouvoir évoluer selon ses envies. L’intrapreneuriat valorise énormément l’image que vos employés auront de leurs dirigeants.
Secundo, votre image de marque prendra un réel coup de jeune et augmentera votre pouvoir d’attraction. Quelle belle renommée que de promouvoir un épanouissement et une réelle liberté d’entreprendre au sein même de l’entreprise dans laquelle le salarié travaille ! Les jeunes diplômés, alors disponibles sur le marché du travail seront indéniablement attirés par votre entreprise.
L’intrapreneuriat est porteur d’espoir par son caractère démocratique et réellement ouvert. Car cette notion peut concerner tout salarié qui souhaite faire bouger les lignes en créant de lui-même son propre projet.
L’intrapreneuriat est également bénéfique au niveau de la productivité et du gain d’argent. En effet, le projet de votre collaborateur va générer de nouveaux revenus grâce notamment au développement de nouveaux marchés, produits ou encore activités. Il réduira également certains coûts grâce à l’amélioration des pratiques, des processus internes ou encore de l’organisation.
L’intrapreneur va également valoriser son innovation à l’extérieur et attirer de nouveaux investisseurs. Votre entreprise rayonnera alors plus largement et bénéficiera d’une autre image, celle de la liberté d’entreprendre.
Désormais, le bien-être des collaborateurs est une notion très tendance dans les entreprises. Certains investisseurs sont à la recherche de sociétés où il fait bon de travailler.
Grâce à l’intrapreneuriat, cette image de confort au travail ne sera que poussée à son paroxysme.
Comment manager un intrapreneur ?
Il est évident que l’apparition d’un intrapreneur dans votre société va légèrement bousculer les lignes de votre management. Car ici, il est inconcevable de vouloir manager un intrapreneur.
En effet, le système “command and control” ne fonctionnera pas sur la personne, puisqu’il s’agit tout de même de son projet.
Les dirigeants doivent alors changer leur stratégie et leur positionnement face à l’intrapreneur. Avant de créer des conditions idéales pour que certains de vos collaborateurs se lancent dans l’intrapreneuriat, il est fondamental pour les dirigeants d’assouplir les liens hiérarchiques existants. Il faut avoir en tête que le collaborateur concerné va avoir besoin d’innover, de travailler différemment pour le bien de son projet.
De plus, il faut être conscient que l’intrapreneur ne pourra pas maîtriser toutes les connaissances qu’un projet peut demander. Il est alors intéressant de pouvoir lui accorder certaines formations.
Attention, votre nouvelle façon d’appréhender ce collaborateur ne doit pas noircir les relations que vous entretenez avec le reste de vos équipes.
Il ne faut pas que les autres employés se sentent délaissés, ce qui pourrait favoriser l’apparition d’un climat tendu dans certains services. Il serait alors intéressant de réunir vos collaborateurs, après avoir eu l’autorisation de l’intrapreneur, pour expliquer à tout le monde le projet de ce dernier et les ressources qui vont devoir être mises en place. Élaborer une vraie politique intrapreneuriale ne doit pas être pris à la légère mais réellement réfléchi par les dirigeants d’une entreprise.
Enfin, il ne faut pas oublier de féliciter et d’aider au maximum votre intrapreneur à chaque étape réussie de son projet. Un collaborateur heureux encouragera d’autres employés à se lancer dans cette magnifique aventure. Tous les avantages cités plus haut seront alors multipliés et l’entreprise y trouvera son compte.
Vous l’aurez compris, l’intrapreneuriat présente de nombreux avantages à la fois pour les collaborateurs mais également pour l’entreprise. Il ne faut pas oublier que ceux qui travaillent pour vous composent la plus belle des ressources possibles pour faire prospérer votre société. Si certains d’entre eux manifestent l’envie de se lancer dans un projet, il est nécessaire d’y réfléchir pour le bien de tous. En effet, permettre à certains de se lancer dans une démarche intrapreneuriale ne sera que bénéfique. Et puis, si, le collaborateur échoue dans son projet, il faut l’encourager et lui donner les moyens de comprendre les raisons de l’échec. En aucun cas, le blâme ou la punition remotivera votre collaborateur.
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