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Présentéisme, de quoi parle-t-on ?
C’est symptomatique d’un rapport problématique des Français à la productivité : plus l’on passerait de temps au bureau, plus l’on serait productif. Le cliché “Être présent au travail” = “Être productif” est très répandu. Les petites piques que nous avons tous entendu au moins une fois telles que « Il est 18h, t’as pris ton aprem ? » « t’es bien au courant qu’on est pas aux 35h ici ? » en témoignent.
Dans sa définition la plus simple, c’est le fait d’être physiquement présent sur son lieu de travail sans pour autant être productif. La non productivité s’expliquant par une fatigue mentale, physique ou une forte démotivation.
On distingue 3 types de présentéisme en entreprise :
- Le présentéisme perfectionniste : signe d’un surengagement quotidien. Les personnes perfectionnistes peuvent y être sujettes mais cela peut aussi s’expliquer par des charges de travail trop importantes qui deviennent de multiples heures supplémentaires.
- Le présentéisme contemplatif : aussi appelé « burnin » ou « démission intérieure ». C’est la situation on l’est présent physiquement dans l’entreprise sur les horaires où l’on doit l’être mais où l’on fait uniquement acte de présence, rien d’autre. Celui-ci est à relier à la démotivation ou à une souffrance au travail.
- Le présentéisme stratégique : on arrive le premier, on part le dernier du bureau pour témoigner de son investissement alors que l’on pourrait être aussi productif en beaucoup moins de temps. L’idée étant de se faire bien voir de ses pairs et de sa hiérarchie.
Dans tous les cas, ce phénomène est néfaste pour la santé au travail, la qualité de vie des collaborateurs et représente un coût non négligeable pour les entreprises.
Le présentéisme : une souffrance au travail
Par les différentes études menées sur le sujet, les principaux facteurs amenant des collaborateurs à faire acte de présentéisme sont les suivants : pression managériale, problématique de compétitivité, démotivation …
Le stress est un facteur qui peut conduire au présentéisme. Dans des contextes créateurs d’anxiété professionnelle (deadlines à respecter, missions irréalisables dans le laps de temps prévu, surcharge de travail …) les collaborateurs, plutôt que d’exprimer leurs craintes, vont essayer de donner leur maximum en restant le plus de temps possible au bureau. Cela conduit à de l’épuisement, une perte de productivité ainsi qu’à un fort déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée. À terme, cela peut conduire au burn-out.
Le phénomène peut également être causé par une démotivation importante. Cela arrive lorsque l’on ne se reconnaît plus dans les valeurs de l’entreprise ou dans le management en place. On vient au bureau simplement pour avoir son salaire à la fin du mois mais sans intention aucune de réellement s’atteler à des tâches productives. On envoie quelques mails dans la journée, on participe à une réunion, on laisse en permanence une veste sur le dossier de sa chaise … Tout cela vise à montrer que l’on est actif et que l’on mérite son salaire alors qu’en réalité on passe sa journée à naviguer sur internet. La plupart des cas de présentéisme rentrent dans cette catégorie. Ce désengagement important peut mener sur le chemin de la dépression.
Le coût du présentéisme
La principale conséquence pour les collaborateurs est une souffrance profonde. Qu’en est-il des conséquences pour les entreprises ? À première vue, on pourrait se dire que c’est est un moindre mal par rapport à l’absentéisme – bien mieux connu et étudié. Et pourtant !
Le coût de l’absentéisme est d’un peu plus de 10 milliards d’euros par an pour les entreprises en France (source : Alma Consulting Group). Concernant le présentéisme, une étude conduite par le cabinet de conseil en ressources humaines Midori Consulting a relevé un taux en moyenne 1,7 fois supérieur au taux d’absentéisme ! Le coût théorique total étant donc compris dans une fourchette entre 13,7 et 24,9 milliards d’euro ! De plus, ce coût de non productivité est entièrement pris en charge par les employeurs, contrairement à l’absentéisme, dont une partie du coût est couvert par l’Assurance Maladie via les arrêts de travail.
Responsabiliser les collaborateurs : une solution
Très présent en France, le phénomène peut aussi s’expliquer par cette approche quantitative plutôt que qualitative que nous avons du travail : de nombreux managers jugent de la qualité du travail et de l’implication de leurs collaborateurs à l’heure à laquelle ils quittent le bureau.
Dans d’autres pays, c’est tout le contraire ! Les collaborateurs qui partent le plus tôt sont ceux qui arrivent le mieux à s’organiser.
Cela vient de modes de management différents : d’un côté un management reposant sur un contrôle infantilisant des collaborateurs et de l’autre un management basé sur la confiance et la responsabilisation des collaborateurs. Le contrôle infantilisant pouvant mener au présentéisme. Si l’on considère que l’on engage des adultes responsables et capables de faire preuve de bon sens il est logique de leur faire confiance pour la gestion de leurs emplois du temps !
En interne, chez FlexJob, nous fonctionnons sur un système où nous n’avons pas d’horaires définis. C’est-à-dire que chacun est libre de venir au bureau à l’heure qu’il souhaite (ou de télétravailler !). De même pour les fins de journées. Bien entendu, dans une logique de responsabilisation d’équipe, des plages horaires communes sont définies. Sur ces moments là, nous sommes tous présents pour pouvoir avancer et échanger sur des sujets communs à l’ensemble de l’équipe. Ces temps sont définis à l’avance et en bonne intelligence.
À mon échelle, ce mode de fonctionnement m’évite un stress considérable. Si je suis fatigué et que je sens que je ne vais plus être productif, je rentre chez moi, sans me sentir coupable. Les principaux avantages que j’en retire sont moins de stress et de fatigue ainsi qu’une meilleure gestion de mon équilibre de vie. J’ai également le sentiment d’être davantage productif. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons sont nombreuses à mettre en place des mesures similaires pour le bien-être de leurs collaborateurs.
Présentéisme : abordez le sujet !
À votre échelle, commencez par arrêter de lancer des piques à vos collègues telles que « t’as pris ton aprem ? » lorsqu’il est 17h50. Essayer de lancer une réflexion en interne sur cette problématique. Gardez à l’esprit que le présentéisme est néfaste à la fois pour la santé des collaborateurs et pour l’entreprise. Deux bonnes raisons d’aborder le sujet !
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