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Hello Murielle, peux-tu te présenter ?
Avec plaisir. J’ai 31 ans et je suis originaire de Metz, une magnifique petite ville à la pierre de Jaumont située en Lorraine. (Tout le monde voit où c’est n’est-ce pas ?) En couple et sans enfant, je suis du genre épicurien. J’aime voir mes amis régulièrement autour d’un bon verre de vin et d’un bon repas. Je fais ensuite un peu sport pour limiter les frais. 😉
Après un Master en Marketing de l’Innovation à l’IAE de Metz, j’ai commencé à tâtons mon parcours professionnel. La seule chose que je savais, c’était que j’avais peur d’un métier trop routinier, que j’avais soif de liberté et d’apprendre.
J’ai rapidement compris que j’étais attirée par le conseil, le marketing et l’entrepreneuriat sans trop savoir encore ce que c’était vraiment.
J’ai été consultante en création d’entreprise pendant 2 ans avant de me lancer dans mon projet Holistay Portugal avec mon conjoint. Ce projet au Sud du Portugal en 2015 a été pour moi un renouveau et le moyen de m’exprimer pleinement. J’ai appris à créer mon premier site internet, mon premier blog, mes premières newsletters etc. Je voyais l’opportunité de plonger dans le webmarketing et j’ai adoré !
L’essai ne fut pas assez concluant au niveau de notre business model. Je suis donc rentrée et j’ai repris difficilement mes recherches d’emploi.
J’ai commencé mon expérience au Luxembourg sur des postes comme consultante en recrutement puis consultante en marketing dans une TPE et finalement Chargée de Communication dans le secteur financier. Je me sentais étriquée dans des modèles de management et d’organisation du travail très rigides. Chaque rebond rendait l’envie de se lancer un peu plus forte, au point de ne plus avoir peur de laisser le soi-disant filet de sécurité du CDI pour me jeter à l’eau. J’ai ainsi lancé depuis ce début d’année, Foxeo, où je propose aux entreprises de mettre en place leur stratégie digitale et de produire leurs contenus optimisés pour le référencement.
Tu fais partie de cette fameuse génération Y, une population qui a influé de nouvelles façons de travailler (slashing, meilleur équilibre vie pro/vie perso, freelancing, entrepreneuriat, etc.), comment observes-tu cela aujourd’hui ?
Je suis ravie que notre génération et d’autant plus celle qui me suit, bouscule les choses établies. Car personnellement dans ma génération, la norme est encore au CDI mais avec la recherche de sens, de reconnaissance et d’un équilibre vie pro/perso.
Le management descendant autoritaire ne fonctionne plus. Le faux management cool est vite démasqué. Et lorsque les discours en entretien sont enjolivés et que les promesses ne sont pas tenues, les candidats n’hésitent plus à partir et à avertir les prochains autour d’eux. J’ai commencé à être intervenante en marketing digital dans des promos de 20-24 ans en moyenne et certains de ces étudiants ont « démissionné » de leur stage pour des raisons de micro-management. Ils n’adhèrent pas non plus au discours du tuteur « Hey oui moi aussi j’ai été esclave stagiaire et à ton âge je terminais à 23h ou plus » sous-entendu « donc toi aussi tu vas t’y coller ». Certains sont même très actifs sur le web, les réseaux sociaux et commencent à gagner suffisamment d’argent pour payer leurs études. Ce n’est pas la majorité mais le changement de mentalité est bien présent.
J’observe qu’ils s’investissent s’ils partagent la vision de l’entreprise et si on co-créée avec eux. Il faut un cadre mais vraiment laisser faire à l’intérieur. Et par vision j’entends autre chose que des chiffres à aller chercher. Si vous travaillez convaincus d’une mission, les chiffres découleront d’eux-mêmes. Ils en ont conscience mais motiver en actionnant uniquement le levier du chiffre à atteindre pour les actionnaires et de prime n’est pas forcément le bon discours à adopter.
Il y a quelques mois tu étais Chargée de communication. Aujourd’hui tu es indépendante. Qu’est-ce qui te plaît dans ta nouvelle vie professionnelle ?
Ce que j’aime par-dessous tout c’est cette sensation d’être en phase avec moi-même. J’ai retrouvé l’émulation, et la liberté de travailler comme je le veux. J’adore travailler en mode projet avec des objectifs, des échéances et avoir carte blanche sur le comment et mon cadre de travail. Je m’estime très chanceuse d’avoir pu commencer par un projet complet pour une start-up My-Saam Vision. Je m’occupe de la refonte de la stratégie web et éditoriale du site web. La cohérence du site, les expressions et mots clés prioritaires, la rédaction des pages et la mise en place d’un blog, les appels à l’action, tout y passe ! Une mission très enrichissante et des clients qui me font confiance avec qui je peux m’exprimer pleinement et partager leur vision. J’apprécie faire ce bout de chemin avec eux, partager leur aventure et leur expérience de chefs d’entreprise.
Je travaille également en tant que rédactrice web pour un magazine en ligne dans le secteur automobile au Luxembourg et je crée des sites internet pour des TPE. Ce qui m’intéresse c’est de baigner dans différents secteurs que j’affectionne et d’avoir des missions variées tout en restant dans mon cœur de métier du marketing digital. Enfin je n’ai plus à supporter quotidiennement les bouchons et les soucis de transport ce qui est un gain de temps énorme. J’alterne travaille de chez moi, chez le client, dans un café lounge et en coworking. Cela me permet de rester productive et de garder un lien social riche.
Pourrais-tu dire que tu as changé de situation pour (re)donner du sens à ton travail ?
Du sens oui car j’étais lasse d’entendre, « on attend que vous soyez force de proposition » pour ensuite couper toute initiative et n’avoir aucun dialogue ou partage de vision d’entreprise. Cela donnait la sensation de travailler au petit bonheur la chance sans trop savoir le « pourquoi ». Aujourd’hui c’est l’inverse, les clients attendent réellement un regard extérieur, partagent pleinement leur ambition et objectifs et c’est comme cela que je peux les aider pleinement. Mais mon moteur premier était de retrouver ma liberté. Être à son compte revêt des inconvénients mais ils ont pesé moins fort dans la balance à côté de ce que je recherchais pour être épanouie.
Quelle est ton organisation du travail rêvée ?
Une organisation flexible avec des horaires souples et du télétravail. Et un périmètre non figé dans la typologie de clients et de missions. Me dire je travaille dans le marketing digital que pour un secteur par exemple et sur un seul service, serait rédhibitoire. J’aime alterner travail de bureau, travail de chez moi (dans ma bulle lorsque je produis du contenu) et également échanger avec mes clients. Rencontrer du monde est stimulant. J’aime être multi-casquettes et évoluer dans différents univers.
Aurais-tu un conseil à donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?
Difficile de se contenter que d’un seul. Mais je pense que le plus important ce serait « oser commencer, passer à l’action sans attendre que tout soit parfait ». Se faire confiance et ne pas avoir peur de se tromper.
Un dernier mot ?
Je conseillerai de lire un livre qui m’a beaucoup aidé et inspiré de Guy Kawasaki « L’art de se lancer » qui apprend justement à oser passer à l’action.
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