L’entreprise libérée : un monde de Bisounours, vraiment ?

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Une forme d’organisation qui fait rêver ou qui terrifie ?


Sur le plan du rêve, l’entreprise libérée promet aux collaborateurs plus de place pour s’exprimer, plus de responsabilités, plus d’autonomie, plus d’épanouissement, plus d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle…D’un autre côté, l’entreprise libérée peut terrifier, parce qu’on n’a tout simplement pas envie de changer notre société ni de modifier nos façons de travailler. Pourquoi tout changer du jour au lendemain dans un système où l’on a sa place et ses petits privilèges qui vont avec ? Pourquoi réinventer la roue ?

Tout d’abord, essayons de prendre le temps de lister l’ensemble des avantages et des inconvénients de l’entreprise libérée.

Bénéfices vs critiques : qui va remporter le grand match ? 

En ce qui concerne les bénéfices de l’entreprise libérée sur l’organisation :
•    Les collaborateurs sont bien plus performants, motivés et heureux parce qu’ils donnent du sens à leur mission et à leur quotidien.
•    La mise en place d’un travail collaboratif et coopératif.
•    La suppression de la hiérarchie, une entreprise libérée est considérée comme une organisation plus agile. Une agilité qui lui permet de s’adapter en direct face aux nouvelles opportunités d’un marché.
•    L’entreprise devient plus innovante et créative grâce à la prise d’initiative possible de chacun des collaborateurs. En résumé, la libération de l’entreprise lui offre une meilleure performance générale, des collaborateurs plus efficaces pour une meilleure rentabilité.

A contrario, ces entreprises dites « libérées » sont sujettes à plusieurs critiques et débats comme : 

•    La structure de ces organisations n’est pas adaptée à la culture française très attachée à sa hiérarchie et son fonctionnement très pyramidal. Les dirigeants et les collaborateurs ne sont pas encore prêts pour un tel changement. Il est encore très difficile aujourd’hui de changer les mentalités même si de plus en plus d’entreprises commencent à opérer ce changement pour tous les bénéfices qu’elle pourrait récolter.
•    L’augmentation du stress et des « burnouts » à cause des responsabilités de chacun.
•    Un risque de voir une poignée de collaborateurs prendre le pouvoir de décision à la place du collectif. Une dérive contraire au concept d’entreprise libérée. La critique la plus soulignée est sûrement la stigmatisation des cadres intermédiaires donc des managers perçus comme des « petits chefs ».

C’est absolument faux, les managers ne vont pas disparaître des entreprises, leur rôle va évoluer vers celui d’animateur, accompagnant ou même coach, aidant ses équipes à donner le meilleur d’elles-mêmes.

L’entreprise libérée : une médiatisation qui lui fait du tort

Selon moi, c’est plus le traitement médiatique autour du concept de l’entreprise libérée qui est un réel frein à son développement en France. Théorisé à l’origine par Isaac Getz et Brian M. Carney dans l’ouvrage « Liberté & Cie : Quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises » publié en 2012. 

Bien plus qu’une médiatisation omniprésente, c’est avant tout un effet de mode parce que le terme « entreprise libérée » est devenu une marque déposée. 

Bien avant qu’Isaac Getz dépose la marque, de nombreuses entreprises en France ont entrepris des démarches de libération, de co-construction et de responsabilisation pour permettre à leurs collaborateurs d’être heureux au travail tout en améliorant les performances de l’entreprise. 

Aujourd’hui, des centaines de structures appliquent les concepts du livre de Getz, mais les trois quarts d’entre elles n’ont pas pour objectif de tendre vers l’entreprise libérée pour se faire un coup de pub, mais parce qu’elles ont pris conscience que ce qui a fait leur succès d’hier ne fonctionne plus aujourd’hui. 

Elles ont tout simplement transformé leur philosophie du travail et leur mode de fonctionnement pour continuer d’exister et de répondre aux enjeux de la société actuelle. 

Libération de l’entreprise = une société de Bisounours ou la fin du travail que nous connaissons ? 

Bien que la finalité première d’une entreprise classique soit la recherche de profits et d’une certaine pérennité, le seul indicateur vraiment important aujourd’hui est le résultat. C’est le problème de la société actuelle. Les entreprises libérées ou responsabilisantes (on préfère ce terme chez FlexJob), essayent de de construire un capitalisme différent ou la mission de l’entreprise et/ou sa raison d’être n’est pas de gagner de l’argent. 

Aujourd’hui, il n’est pas rare de confondre prospérité et croissance. Même si des entreprises responsabilisantes ont un résultat faible, voire même négatif, elles peuvent être beaucoup plus riches en termes relationnels, spirituels et émotionnels, on appelle cela “la quête de sens”. Si nous vivions dans une société “libérée”, la sécurité de l’emploi deviendrait tout de suite moins importante que la recherche de ce qui fait vraiment sens. Les collaborateurs seraient prêts à être indépendants et heureux de l’être avec la possibilité de répartir souplement leur temps de travail entre les différentes priorités de la vie. Cette demande de flexibilité est bien plus encouragée dans les entreprises responsabilisantes que dans les structures “classiques”.

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